En 1999 les fêtes Médiévales de Dauphin d'Auvergne
eurent pour théme
"Le marc d'or de Montferrand"
Guillaume, Dauphin d'Auvergne reçoit en son château les huit consuls
de Montferrand. Il doit en effet les entretenir d'une affaire importante :
le mariage de sa fille Catherine avec le sire de Beaujeu : il pense donner
en dot sa châtellenie de Montferrand.
Les délégués de la ville sont
inquiets, ce changement pourrait susciter les convoitises et notamment
celles de l'évêque de Clermont. Guillaume en est conscient
aussi désire-t-il prêter hommage au roi de France Louis VIII afin
de mettre Montferrand sous la protection du souverain.
Cela ne rassure pas pour autant les consuls qui craignent que le roi
n'en profite pour amoindrir les privilèges de leur cité.
C'est pourquoi, Dauphin leur propose de l'accompagner dans son voyage
afin qu'ils puissent directement plaider leur cause.
Après une semaine de voyage,
Guillaume et les quatre consuls délégués par les
habitants arrivent dans la capitale. Le roi de France, en compagnie de
sa femme Blanche de Castille, des enfants royaux et de ses officiers,
reçoit tout d'abord Dauphin d'Auvergne. Ce dernier expose au souverain
les raisons de son voyage. Louis VIII accepte de prendre Montferrand sous
sa protection et invite Guillaume à lui rendre hommage sur l'heure.
Le roi consent par ailleurs à recevoir dès le lendemain
les consuls qui l'ont accompagné.
Vivement impressionnés, les quatre consuls
pénètrent enfin dans le palais royal. Après avoir
offert moult cadeaux au roi en témoignage de leur fidélité,
ils exposent leurs craintes et demandent au souverain de bien vouloir
leur accorder sa protection et maintenir leurs foires comme les premières
et plus importantes de la région.
Louis VIII consent à faire des habitants de Montferrand des bourgeois
du roi, il assure par ailleurs la primauté des foires : tout marchand
étranger doit vendre en premier lieu ses produits sur les marchés
montferrandais.
Tout cela ne va pas sans contrepartie et le souverain réclame outre
l'hommage des habitants, le paiement annuel d'un marc d'or. Les consuls sont
surpris : la somme est colossale, elle représente en effet 10 à
20 % des revenus du consulat. Néanmoins, après mûre réfléxion,
ils se plient à la volonté du souverain.
Les consuls et leur Dauphin sont de retour à Montferrand.
Tous les habitants sont réunis et attendent impatiemment le récit
des événements.
Les consuls énumèrent les différents avantages accordés
par le roi mais hésitent à leur avouer que la ville est désormais
taxée d'un impôt supplémentaire.
A cette annonce, les réactions sont en effet très vives, mais
Dauphin les tempère en expliquant aux habitants que la taxe sera
rapidement amortie par les avantages qu'elle procurera à chacun.
Effectivement, le marc d'or fut payé régulièrement
jusqu'en 1731, date de la réunion de Clermont et de Montferrand,
attestant ainsi, combien ces privilèges accordés en 1125,
furent avantageux pour Montferrand.